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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/178

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Essais.


SIXIEME ESSAI.

De la probabilité[1].


Il n’y a point de hasard, à proprement parler ; mais il y a son équivalent : l’ignorance où nous sommes des vraies causes des événemens, a sur notre esprit l’influence qu’on suppose au hasard, elle y produit la même espece de croyance ou d’opinion.

Il y a très-assurément ce qu’on appelle probabilité ; elle existe lorsque les cas sont en plus grand nombre d’un côte que de l’autre : à mesure que ces cas s’accumulent &

  1. M. Locke divise tous les argumens en deux especes, en démonstrations, & en probabilités. Selon cette division, il ne seroit que probable que tous les hommes doivent mourir, ou que le soleil se levera demain. Pour nous accommoder à l’usage, nous faisons trois classes, & nous distinguons les démonstrations, les preuves, & les probabilités. Par preuves, nous entendons les argumens pris de l’expérience, qui sont hors de doute, & qui ne souffrent aucune contestation. Note de l’Auteur.