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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/181

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Philosophiques.

monte sur un plus haut ton, lui donne une influence plus marquée sur les affections & les passions, & produit à la fin ce repos, cette sécurité, qui constitue la nature de la croyance & de l’opinion.

Il en est de la probabilité des causes comme de celle du hasard. Il y a des causes toujours uniformes & confiantes dans leurs productions, & dont la régularité n’a jamais été trouvée en défaut : le feu a toujours brûlé, l’eau a toujours mouillé, le mouvement est toujours produit par le choc & la pesanteur : cette loi universelle n’a souffert jusqu’ici aucune exception. Mais, d’autres causes ont été trouvées moins régulières & moins certaines : la rhubarbe n’a pas toujours été un purgatif, ni l’opium un soporifique, pour ceux qui en ont pris. Il est vrai que lorsqu’une cause manque son effet accoutumé, les philosophes n’en accusent jamais l’irrégularité de la nature, ils s’en prennent à quelque désordre intérieur dans la structure des parties, qui aura empêché l’action. Mais, nos raisonnemens sur l’événement, & les conséquences que nous en tirons, n’en de-