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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/188

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Essais.

être enfin que les progrès de la philosophie naturelle sont principalement retardés par la disette d’expérience & de phénomènes, vu que leur découverte est souvent due au hasard, & que l’observateur le plus prudent & le plus assidu ne les trouve pas toujours au besoin.

Enfin, si à cet égard il y a une distinction à faire entre les sciences dont nous parlons, il faut conclure que la philosophie morale ayant fait jusqu’ici moins de-progrès que la géométrie ni la physique, les obstacles quelle rencontre sont les plus grands, qu’ils exigent pour être surmontés une attention & une capacité supérieure.

La métaphysique n’a rien de plus obscur ni de plus incertain que les idées de pouvoir, de force, d’énergie, ou de liaison nécessaire ; idées cependant dont à chaque moment nous avons besoin dans nos recherches. C’est pour cette raison que nous tâcherons de fixer, dans cet essai, la signification précise de ces termes, & de dissiper par-là, s’il est possible, une partie de cette obscurité qui donne sujet à tant de plaintes.