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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/189

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Philosophiques.

Nos idées ne sont autre chose que des copies des impressions, que nous avons éprouvées ; ou pour mieux dire, il nous est impossible de penser à un objet, à moins qu’il n’ait été apperçu antécédemment, soit par les sens extérieurs, soit par le sentiment interne. Je ne crois pas que cette proportion soit fort sujette à controverse, après les éclaircissemens & les preuves que j’en ai données dans un essai précédent[1], où j’ai fait naître, en même tems, l’espérance que, moyennant une juste application de cette doctrine, on pourra répandre dans les raisonnemens philosophiques cette clarté & cette précision qui y sont encore à désirer. Il se peut que les idées complexes soient suffisamment connues par leurs définitions, qui ne sont que le dénombrement de leurs parties, ou des idées simples qui les composent ; mais si après avoir résolu ces définitions dans leurs idées simples, nous nous trouvons encore dans l’ambiguité & dans les ténèbres, quelle ressource nous reste-t il ? Par quel artifice

  1. Essai II.