Aller au contenu

Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/206

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
198
Essais.

la volition du souverain Être, qui trouve bon que certains objets, soient perpétuellement liés entr’eux. Au lieu de dire qu’une première bille en meut une seconde par une force qu’elle tient originairement de l’Auteur de la nature ; ils Vous diront que la Divinité elle- même, par une volonté spéciale, imprime le mouvement à la seconde bille : & que l’impulsion de la première ne fait que déterminer le monarque du monde à cet acte, en vertu des loix générales qu’il s’est prescrites à lui-même dans le gouvernement de son empire. Le progrès des spéculations a fait encore découvrir aux philosophes, que le pouvoir qui opere l’action de l’ame sur le corps, & celle de corps sur l’ame, ne nous étoit pas mieux connu que celui qui opere les actions que les corps exercent les uns sur les autres ; & que les lumières que nous empruntons, soit des sens, soit de la conscience interne, sont également insuffisantes dans les deux cas. La même ignorance les a donc ramenés à la même conclusion. Dieu est encore, selon eux, la cause immédiate de l’union de l’ame avec le corps : ce ne sont plus les organes des sens,