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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/207

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Philosophiques.

agités par les objets extérieurs, qui produisent nos sensations ; c’est une volonté particulière du Tout-puissant qui les excite, en conséquence des mouvemens donnés dans les organes. Ce n’est plus notre volonté qui cause le mouvement local dans nos membres ; impuissante en elle-même, Dieu se plaît à la seconder : il ordonne aux parties de corps de se mouvoir ; & c’est très-abusivement que nous en faisons honneur à nos propres forces & à notre propre efficace. Les philosophes ne s’en tiennent pas là ; il y en a qui portent cette conclusion jusqu’au dedans de l’ame elle-même, & l’appliquent à ses opérations purement internes. Ce qu’on appelle vision mentale, ou formation des idées, n’est autre chose qu’une suite de révélations émanées du Créateur. Lorsque nous tournons volontairement la pensée sur quelque sujet, ce n’est pas notre volonté qui crée les idées ; celui qui a créé toutes choses les découvre à l’ame, & les lui rend présentes.

Ainsi, selon ces philosophes, tout est plein de Dieu : c’est peu pour eux que rien n’existe que par sa volonté, qu’il n’y ait point de