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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/208

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Essais.

pouvoir qui ne remonte originairement à lui ; ils dépouillent la nature & les êtres créés de toute force, afin de rendre la dépendance où ils sont de Dieu plus immédiate & plus frappante. Mais ils ne considerent point que leur théorie, au lieu d’exalter la grandeur de ces attributs, dont ils affectent tant de faire le panégyrique, n’est propre qu’à la rabaisser. Il y a sûrement plus de puissance en Dieu, à départir un certain degré de pouvoir à ses créatures, qu’à faire tour lui-même par une volition directe : il y a plus de sagesse à avoir agencé l’univers, dès le commencement, avec une prévoyance si parfaite, qu’il serve de lui-même, & par son propre mécanisme, aux vues de la Providence, que si son grand Auteur étoit obligé, à chaque instant, d’en raccommoder les parties, & de ranimer, par son soufle, toute l’activité de cette prodigieuse machine.

Ceux qui demandent une réfutation plus philosophique de cette doctrine, pourront voir si les deux réflexions suivantes ont de quoi les satisfaire.

Premièrement, une théorie qui met toute