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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/212

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Essais.


Seconde Partie.


Nous ne nous sommes déjà que trop arrêtés à ce sujet ; hâtons-nous de conclure. C’est donc en vain que nous avons fouillé dans toutes les sources d’où nous pouvions supposer que la notion de pouvoir, ou de la liaison nécessaire est tirée. Il ne paroît pas qu’aucune opération corporelle en particulier puisse nous faire concevoir la force agissante des causes, ou le rapport qu’elles ont avec leurs effets. Tout ce que nos recherches les plus profondes nous découvrent sur ce point, ce sont des événemens à la suite d’autres événemens. La même difficulté revient, lorsque nous contemplons

    firmée par un plus grand nombre d’expériences. Je conviens que je trouve quelque chose d’un peu extraordinaire dans le sort des opinions. Descartes insinua la doctrine de l’efficace universelle procédant de la divinité seule, sans presser cette doctrine. Malebranche & les autres Cartésiens en firent la base de toute leur philosophie. Cependant, elle ne fût point goûtée en Angleterre : Locke, Clarke & Cudworth, ne prennent pas seulement la peine d’en parler : ils supposent partout à la matière un pouvoir réel, quoique dérivé & subordonné. D’où vient donc qu’elle a si forcement prévalu dans l’esprit des métaphysiciens modernes ? Note de l’Auteur.