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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/249

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Philosophiques.

objets extérieurs nous donne une idée de nécessité & de causalité, que nous reconnoissons ne pouvoir trouver, dans les actes volontaires de l’ame, cette supposition erronée nous mettra pour toujours dans l’impossibilité de rien conclure. Il n’y a qu’une méthode pour nous détromper : c’est d’examiner, en remontant plus haut, la sphere étroite des connoissances que nous avons des causes matérielles, & de nous bien convaincre qu’elles se réduisent aux deux points dont nous avons tant parlé. Peut-être sentirons-nous d’abord de la peine à resserrer si fort les bornes de notre entendement ; mais, cette difficulté, une fois surmontée, nous n’en trouverons plus à appliquer la doctrine de la nécessité aux actes volontaires. Evidemment convaincus alors que ces actes sont constamment & régulièrement alliés aux motifs, aux circonstances, & aux caracteres, & que nous concluons toujours des uns aux autres, nous nous verrons obligés de trancher le mot, & de reconnoître, en termes formels, cette nécessité, dont jusqu’ici, toutes nos délibéra-