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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/263

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Philosophiques.

des actions humaines, cette regle est établie sur des raisons incontestables, sur les idées les plus claires & les plus inaltérables que nous ayions de la morale : & ces raisons doivent avoir un poids encore bien supérieur, étant appliquées à la volonté & aux intentions d’un être infiniment puissant & infiniment sage. Une créature bornée, telle que l’homme, peut alléguer pour excuse son ignorance ou son impuissance ; mais, ces imperfections n’ont pas lieu dans le Créateur. Il a prévu, ordonné, eu pour but, tous ces actes humains que nous condamnons avec tant de témérité. Il s’ensuivroit donc de-là, ou que ces actes ne sont point criminels, ou que la divinité elle-même en est responsable, & que l’homme demeure déchargé de toute faute. Mais, ces deux suppositions étant également absurdes & impies, il est impossible que la doctrine d’où elles découlent, une doctrine exposée à de pareilles objections, soit conforme à la vérité. Toute conséquence absurde, si elle est nécessaire, prouve l’absurdité du sentiment qui lui a donné son ori-