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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/262

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Essais.

puis la première cause de tout ce qui existe ; jusqu’aux volitions individuelles de chaque intelligence humaine. Dès-lors, plus de contingence dans l’univers, plus d’indifférence, plus de liberté. Pendant que nous agissons, on agit sur nous. Le premier auteur de toutes nos volitions, c’est le Créateur du monde, qui, en donnant le branle à cette immense machine, a placé tous les êtres dans la portion dont chaque événement devoit ensuite résulter par la nécessité la plus inévitable. Par conséquent, de ces deux choses l’une : ou il n’y a point de turpitude morale dans les actions humaines, qui procèdent d’une cause souverainement bonne ; ou, s’il y en a, le créateur, qui en est la première source, s’y trouve enveloppé. Celui qui met le feu à la mine est responsable de tout son effet ; & il n’importe que la mèche soit longue ou courte : de même, dans une chaîne continue de causes nécessaires, l’auteur de la première, fini ou infini, est auteur de tout le reste, & c’est à lui qu’appartient l’honneur ou le blâme qui en résulte. Par rapport aux conséquences