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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/265

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Philosophiques.

consideré comme un seul systême, est réglé avec une bonté souveraine dans chaque période de son existence : & que le dernier résultat en sera la plus grande félicité possible de chaque être créé, sans aucun mélange de mal positif ou de misere absolue. Chaque mal physique, disent-ils, fait une partie essentielle de ce systême de bienveillance ; & il étoit impossible à la Divinité elle même, considérée comme un agent sage, de le retrancher sans donner entrée à de plus grands maux, ou sans exclure de plus grands biens, qui doivent en naître. Quelques-uns, les Stoïciens entr’autres, ont tiré de cette théorie des motifs de confolation pour tous les malheurs : ils ont appris à leurs disciples que les maux qu’ils souffroient étoient des biens réels par rapport à l’univers ; &, qu’à des regards assez étendus pour pouvoir embrasser le systême de la nature en grand, chaque événement deviendroit un sujet de joie d’exultation. Cependant, quelque spécieux & sublime que soit ce lieu commun, il s’est montré bientôt foible & inefficace dans la