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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/289

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Philosophiques.

s’étendra aussi loin que la durée du monde[1] ; car, je présume que l’histoire profane ne cessera qu’alors de nous raconter des miracles & des prodiges.

Quoique l’expérience soit le seul guide de nos raisonnemens sur les choses de fait, il faut avouer qu’elle n’est pas un guide absolument infaillible y il y a des cas où elle peut nous induire en erreur, & nous faire tomber dans des méprises. & promettre, sous notre climat, une saison plus belle dans une semaine de juin que dans une semaine de décembre, c’est raisonner juste & conformément à l’expérience ; il est sûr cependant que l’événement pourroit tromper notre attente. Remarquons néanmoins qu’en ce cas-là nous

  1. Ne pourrait-on point dire, (& on le peut après avoir lu cet Essai)

    Quid dignum tanto feret hîc promissor hiatu ?

    C’est ainsi que s’annoncent, pour l’ordinaire, les esprits-forts ; ils promettent monts & merveilles ; ils vont dissiper toutes vos ténèbres, guérir tous vos maux, pourvoir à tous vos besoins. Où est celui qui a tenu sa parole ? Note de l’Éditeur.