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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/306

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Essais.

L’Éloquence, quand elle est à son plus haut période, ne laisse gueres de lieu à la raison ou à la réflexion s’adressant uniquement à l’imagination & aux passions, elle captive les auditeurs charmés, & domine sur leur entendement : par bonheur il est rare qu’elle s’élève jusqu’à ce point ; mais, ce qu’un Cicéron ou un Démosthene pouvoient à peine obtenir sur les auditoires de Rome ou d’Athenes, chaque capucin, chaque missionnaire, chaque prédicateur peut l’obtenir, dans un plus haut degré, sur le gros des hommes en remuant leurs passions vulgaires & grossieres[1].

    le ton qu’ils prennent avec ceux dont ils attendent du support & de la tolérance. Mais, c’est cette tolérance poussée trop loin, qui les enhardit, & les porte à ces excès qui distingueront notre siecle de tous les autres par les saillies monstrueuses qu’on ose y produire impunément. Les seules bienséances établies dans la société devroient ramener ces fougueux écrivains à des procédés plus sensés & moins indécens. Note de l’Éditeur.

  1. Le grand nombre d’exemples de miracles, de prophéties, & d’événemens surnaturels, qui ont été forgés dans tous les tems, & dont le faux a été découvert par des preuves évidentes du contraire, ou s’est trahi par sa propre