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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/321

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Philosophiques.

& attestés par des témoins accrédité ; par des gens de distinction dans un siecle éclairé, & sur le théâtre le plus brillant qu’il y ait actuellement dans l’univers. Il y a plus encore ; la relation en ayant été publiée & divulguée par toute la terre, les jésuites, société des plus habiles, soutenus par le magistrat, & ennemis déclarés des opinions en faveur desquelles ces miracles passoient pour avoir été opérés, ne furent jamais en état de les réfuter parfaitement, ni d’en décéler l’imposture[1]. Où trouver ailleurs une si pro-

  1. (1)Le livre qui en contient le narré, fût écrit par M. de Monjgeron, Conseiller au Parlement de Paris, homme en place, & qui faisoit figure dans la société : il devint le martyr de sa cause ; & on dit qu’il est emprisonné pour la publication de son livre.

    Il y a un autre ouvrage, en trois volumes, qui porte pour titre Recueil des Miracles de l’Abbé Pâris. On y trouve une relation de plusieurs de ces miracles, précédée du discours préliminaires très-bien écrits ; excepté la comparaison ridicule des miracles de l’Abbé avec ceux de notre Sauveur, comparaison qui y regne d’un bout à l’autre. On y soutient que l’évidence est égale pour les premiers & pour les derniers ; comme si le témoignage des hommes pouvoit jamais être mis en balance avec celui de Dieu, qui conduisit lui-même la