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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/322

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Essais.

digieuse quantité de circonstances qui concourent pour la confirmation d’un fait ? Et qu’opposer à cette nuée de témoins, si ce n’est

    plume des écrivains inspirés. Il est vrai que si ces écrivains devoient être considérés comme des témoins purement humains, la comparaison de l’auteur seroit plutôt modeste qu’outrée, car, il pourroit prétendre, avec quelque apparence de raison, que les miracles ? jansénistes sont de beaucoup supérieurs, en évidence & en autorité, à ceux de l’évangile. Les faits suivans sont pris d’actes authentiques dans le livre mentionné.

    Plusieurs des miracles de l’Abbé Pâris furent prouvés immédiatement devant l’Officialité, ou la Cour de l’Archevêque de Paris, sous les yeux du Cardinal de Noailles, dont l’intégrité & la capacité ne sont pas contestées par ses ennemis même.

    Son successeur dans l’Archiépiscopat fut ennemi déclaré du parti janséniste ; & c’est ce qui lui valut la mître, Cependant vingt-deux Recteurs ou Curés de Paris, le pressant très-vivement d’examiner ces miracles, qu’ils soutinrent être indubitablement certains & notoires à tout l’univers, il déclina cet examen, & fit fort prudemment.

    Le parti Moliniste avoit tenté de décréditer ces miracles dans un seul cas qui regardoit Mademoiselle le Franc. Mais, outre que leurs procédures furent les plus irrégulieres du monde à plusieurs égards, & sur-tout en ce qu’ils citerent seulement un petit nombre de témoins Jansénistes, qui s’étoient laissé suborner ; outre cela, dis-je, ils se trouverent