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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/333

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Philosophiques.

religion n’est pas fondée sur la raison, elle l’est sur la foi : & il n’y a pas un plus sûr

    réduits aux observations du passé, & à comparer les exemples de la violation de la vérité dans les témoignages humains, avec ceux de la violation des loix de la nature par les miracle. Et ce n’est que de cette façon que nous pouvons déterminer ce qui est le plus vraisemblable. Or, comme la violation du vrai est plus commune dans les témoignages rendus aux miracles religieux qu’en toute autre chose, leur autorité en souffre un rabais considérable. Et nous sommes portés par-là à prendre la résolution générale de ne leur jamais prêter la moindre attention, quelque spécieux que soient les prétextes dont on voudroit les colorer. Note de l’Éditeur,

    Cette résolution n’est autre chose que le pyrrhonisme universel. Il y a des erreurs : donc il n’y a point de vérités. L’examen a découvert, dans plusieurs cas, des fictions qu’on avoit voulu introduire comme des choses certaines & prouvées. Donc tous les faits de même ordre, toutes les fois qu’ils seront fournis à l’examen, rentreront dans la classe des fictions. Il est incontestable qu’un témoignage purement humain ne sauroit accréditer un miracle. Mais, il n’en est pas de même d’un témoignage divin ; & c’est à M. Hume à examiner, s’il peut exiger un témoignage auquel le nom de divin convienne ; & s’il en a existé effectivement ? Quant aux prophéties qu’il ne fait qu’effleurer, on peut voit la matière traitée à fonds dans le Traité de Sherlock sur ce sujet, & dans le dernier tome du bel ouvrage de M. Vernet, sur la vérité de la Religion Chrétienne. Note de l’Éditeur.