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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/394

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Essais.

la présence des objets réels qui animent nos passions & nos sentimens, ils disparoîtront comme une fumée, & laisseront le sceptique le plus déterminé dans le même état que le reste des hommes. Il y a donc plus d’avantage pour le sceptique à se renfermer dans sa propre sphere, & à faire valoir ces objections philosophiques qui sont le fruit d’une profonde recherche. Les sujets de triomphe ne lui manqueront pas. Il insistera, & avec raison, sur ce que toute l’évidence qui accompagne les choses de fait, destituées du témoignage des sens & de la mémoire, dérive de la relation qui existe entre les causes & les effets. Il fera voir que l’idée que nous avons de cette relation n’est que celle de la liaison fréquente de deux objets ; & que tout ce que l’on nous démontre, c’est que des objets que l’expérience nous a souvent offerts, liés ensemble, le seront encore de la même maniere, à l’avenir, & dans d’autres cas. En un mot, il prouvera que rien n’autorise cette induction, si ce n’est la coutume, ou un instinct naturel, sujet à l’erreur, comme le font tous les ins-