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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/393

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Philosophiques.

divers tems & chez diverses nations, des variations de nos jugemens dans la santé ou dans la maladie, dans la jeunesse ou dans la vieillesse, dans la prospérité ou dans l’adversité, de la contradiction perpétuelle qui regne dans les opinions & les sentimens de chaque individu, & d’autres lieux communs de cette nature. Il est inutile de nous arrêter plus long-tems là-dessus : ce ne sont là, en effet, que de foibles objections. Dans la vie commune nous raisonnons, à chaque instant, sur des faits & sur des choses existantes ; & nous ne saurions subsister sans un usage continuel d’argumens de cette espece. Il n’y a donc point d’objection populaire capable d’en détruire l’évidence. Le grand destructeur de pyrrhonisme & de scepticisme poussé à l’excès, c’est l’action, c’est le mouvement, ce sont les occupations de la vie commune. Que ces principes regnent & triomphent dans les écoles, où il est difficile, sinon impossible, de les réfuter ! À la bonne heure ? Mais ils ne quitteront pas plutôt ce séjour ténébreux, que se trouvant opposés aux principes les plus puissans de notre nature, par