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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/421

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Philosophes.

Mais que vois-je ? La volupté elle même, la charmante, la divine[1] volupté vient combler mes desirs. Objet ravivant, amour suprême des dieux & des hommes, je sens à ton approche une douce chaleur se répandre dans mes veines. Déjà mes facultés nagent dans la joie, mes sens en sont inondés. Les beautés du printems, les richesses de l’automne, naissent en foule autour de moi, sous les pas de la volupté. Sa voix mélodieuse charme mes oreilles d’une musique enchanteresse. Je l’entends qui m’invite à goûter les fruits les plus exquis ; je la vois qui me les présente avec ce sourire qui donne un nouvel éclat aux cieux & à la terre. Les folâtres amours, qui voltigent à sa suite, viennent tantôt me rafraîchir de leurs ailes odoriférantes, tantôt répandre sur ma tête des essences qui exhalent le plus suave parfum, tantôt me verser le breuvage des immortels, qui pétille dans des coupes d’or. Oh ! puissé-

  1. Dia voluptas. Lucret.