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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/44

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Préface.

soit d’ailleurs ce qu’on offre à sa crédulité, notre Auteur conclut qu’il n’y a jamais eu de vrais miracles. Mais, cette conclusion même est plus absurde que toutes les absurdités que les hommes ont jamais cru. C’est comme si l’on disoit, que parce qu’il existe quantité de fables & de romans, il n’y a jamais eu d’histoire. La seule conclusion légitime qu’on puisse tirer ; c’est qu’il ne faut rien admettre sans examen, rien croire à la légère. Or, la Religion Chrétienne ne peut que gagner à être examinée.

Les miracles, continue leur adversaire, n’ont jamais eu cours que parmi des nations ignorantes & barbares ; & si l’on fait profession d’en croire chez des nations civilisées, c’est parce qu’elles les ont reçus de leurs ancêtres, plongés dans l’ignorance & la barbarie. Mais quoi ! le Christianisme est-il donc ne dans un siecle grossier, & au milieu des peuples stupides & sauvages ? N’a-t-il pas au contraire été tout d’abord enseigné aux Grecs &