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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/457

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Philosophes.

dédaigné de s’unir avec roi par les liaisons les plus étroites.

Mais tu es toi-même ta propre idole, tu n’encenses qu’à tes perfections imaginaires ; ou plutôt, sentant les imperfections réelles, tu ne cherches qu’à tromper le monde, & à flatter ton orgueil, en te faisant un nombreux cortège d’ignorans admirateurs. Il ne te suffit donc pas de négliger ce qu’il y a de plus excellent dans l’univers ; tu veux mettre à sa place ce qu’il y a de plus vil & de plus méprisable.

Considere tous les ouvrages des hommes, toutes ces productions de l’esprit humain, dont tu te piques si fort de juger en homme de goût & en connoisseur. Tu verras que tout ce qu’il y a de plus parfait en chaque genre, est toujours produit par celui qui est doué de la plus parfaite intelligence. C’est donc l’intelligence seule que nous admirons, lorsque nous nous récrions sur les gracieux contours d’une statue bien proportionnée, ou sur la riante symmétrie d’un superbe édifice. Le statuaire & l’architecte sont toujours