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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/478

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Les quatre.

nous offre, ne sont pas faits pour se conserver long-tems dans nos ames, & ne sauroient avoir que peu d’influence sur notre conduite. Pour rendre cette passion plus durable, il faut trouver des moyens d’intéresser les sens & l’imagination : Une idée philosophique de la divinité ne nous suffit pas ; nous voulons en avoir une connoissance historique : c’est dans cette vue que plusieurs observances, & plusieurs superstitions populaires, ont été inventées.

Malgré la diversité des tempéramens, on peut établir pour maxime universelle qu’une vie tissue de plaisirs ne se soutient pas aussi long-tems, & qu’elle est infiniment plus sujette au dégoût, qu’une vie laborieuse. Les amusemens les plus durables sont ceux qui demandent une certaine application, témoin le jeu & la chasse. Et en général, rien n’est plus propre à remplir le vuide de nos jours que l’activité & le travail.

Mais souvent le tempérament le mieux disposé ne rencontre point d’objets dont il puisse jouir ; & à cet égard les passions qui nous portent au dehors sont moins avanta-