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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/479

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Philosophes.

geuses que celles qui nous concentrent en nous-mêmes : celles-ci nous présentent des objets plus faciles à saisir, & dont la possession nous est plus assurée. L’amour des sciences est plus propre à faire notre bonheur que l’amour des richesses.

Il y a cependant de ces âmes fortes, que les mauvais succès ne découragent point : si un objet leur échappe, leur bonne humeur n’en souffre pas ; elles reviennent à la charge avec la même sérénité, & avec un redoublement de soins & d’attentions. C’est-là le tour d’esprit le plus capable de rendre l’homme heureux.

L’esquisse incomplette de la vie humaine que nous venons de tracer, suffit pour faire voir que la disposition d’esprit la plus désirable est l’amour de la vertu, ou, pour mieux dire, ce goût pour la vie active qui nous fait prendre intérêt à la société, qui arme nos cœurs contre les assauts de la fortune, modere nos passions, nous fait trouver du plaisir à vivre avec nous-mémes ; & nous fait préférer, en méme-tems, les plaisirs sociables, & l’agrément de la bonne compagnie, à