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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/97

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Philosophiques.

que nous aurons examiné sera grand, plus nous aurons porté d’exactitude dans notre examen ; & plus aussi nous pourrons nous en fier à rénumération déduite de tout, plus nous aurons raison de la croire entière & complette. Mais, au lieu d’entrer dans un détail de cette nature, qui nous meneroit à trop de vaines subtilités, considérons plutôt quelques-uns des principaux effets que la liaison des idées produit sur les passions & sur l’imagination de l’homme. Ces spéculations nous promettent plus d’agrément que les précédentes, & peut-être seront-elles plus instructives.

L’homme est un être raisonnable, mais en même-tems un être agité sans cesse par le desir de se rendre heureux : & comme il se flatte toujours de trouver le bonheur, soit en contentant quelque passion, soit en se livrant à quelque attachement ; il ne lui arrive gueres d agir, de parler ou de penser sans dessein. Il se propose toujours un but ; & bien que souvent il choisisse des moyens peu propres à l’y conduire, il ne le perd point de vue. Jamais il ne prendra la peine