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Examen.

plus loin : il pensoit que Dieu avoit donné aux payens le soleil, la lune les astres, dans la vue expresse qu’ils les adorassent, & afin qu’ils ne tombassent point dans l’athéïsme, & il fait consister leur plus grand crime à avoir quitté ce culte pour celui des images taillées[1]. Mais ce n’est rien en comparaison des philosophes du Portique, ils taxoient d’ignorance, de folie d’impiété ceux qui osoient nier la divinité des astres[2]. Si de tels hommes n’ont pu se garantir de cette illusion, il faut qu’elle soit bien naturelle, & par conséquent qu’elle ait été bien propre à séduire des hommes grossiers & dépourvus d’instruction, tels que M. Hume se représente les premiers habitans de la terre.

  1. Ἔδωκενδὲ καὶ τὸν ἥλιον, καὶ τὴν σελήνην, καὶ τὰ ἄστρα ἐις θρησκείαν ἂ ἐπόιησεν ὁ Θεὸς τῶς ἔθνεσιν, φησὶν ὁ νόμος ἕνα μὴ τέλεον ἄθεοι μενόμενοι, τελέως καὶ διαφθαρῶσιν. ὁι δὲ, κἂν τάυτη γενόμενοι τῇ ἰντολῇ ἀγνὼμονες, γλυπτοις προσεχηκότες ἀγὰλμασι, καὶ μὴ μετανοήτωσι, κρίνονται. &c. Stromat. lib. VI, c. 24.
  2. Restat, ut motus siderum sit voluntarius, & quæ qui videat, non indoctè solùm, verùm etiam impiè faciat, si deos esse neget. Cic. de Nat. Deorum, lib. II.