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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/185

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De l’Histoire naturelle.

Et si ces phénomenes journaliers, paisibles & bienfaisans ne faisoient point d’impression sur eux ; n’y en a-t-il pas de plus rares ? de plus bruyans & de plus terribles ? les vents & les orages qui ruinent le travail de la campagne, le bruit effrayant du tonnerre, le ciel embrasé d’un bout de l’horison à l’autre, & la foudre en éclat ? Il y a peu d’hommes, de ceux même qui se vantent d’avoir dépouillé tout sentiment de religion, peu de vrais, & encore moins de prétendus philosophes à l’épreuve d’une pareille scene ; combien donc en devoient être frappés des hommes à demi-sauvages ? À ne regarder la religion que comme l’ouvrage des passions, je ne vois pas qu’il fût si absurde de s’écrier avec Pétrone.

Primus in orbe Deos fecit timor, ardua cœlo
Fulmina cum caderent, discussaque mœnia flammis,
Atque ictus flagraret Athos.

En s’y prenant de cette façon, M. Hume avoit encore l’histoire pour lui. Le culte des astres est le plus ancien dont elle fasse mention : le soleil étoit adoré sous le nom de