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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/103

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FÉLICIEN ROPS

suivi l’immuable tradition des siècles, alors que, dans son œuvre satanique, il a choisi pour principal personnage la femme, maléficiée par le Diable et vénéficiant, à son tour, l’homme qui la touche.

D’autre part, il devait faire entrer, dans les redoutables scènes qu’il méditait, le Démon même.

Pendant le Moyen Age, un fait est à noter, c’est que tous les peintres représentèrent le Malin sous des formes horribles ou grotesques, mais jamais sous les formes révélées par la procédure ordinaire des sabbats.

Ici, les documents abondent et se confirment. À part certains cas où ce Traitant des âmes apparut sous des traits insolites et des costumes imprévus, à saint Romuald, par exemple, en vautour ; à saint Robert, en herbager ; à Evagre, en un clerc haletant, et à d’autres encore sous des déguisements variés ou sous des apparences d’animaux fantasques, toujours il se montre : bestialement, en bouc, en chien, en chat, couleur de suie ; humainement, sous des traits spécifiés d’une façon nette.

« Il était un homme grand et fort noir, vêtu