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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/102

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CERTAINS

ples incriminés de magie, Quintilien écrivait déjà : « la présomption est plus grande que la femme soit sorcière. » Au reste, il suffit que la femme soit ensorcelée pour que l’homme qui l’approche se contamine ; « Satan, par le moyen des femmes, attire les hommes à sa cordelle, » attestait Bodin, paraphrasant le Moyen Age qui affirme, dans toutes les déclarations de ses exorcistes, qu’il y avait cinquante femmes sorcières ou démoniaques pour un homme.

D’ailleurs , que l’on accepte ou que l’on repousse la théorie du satanisme, n’en est-il point encore de même aujourd’hui ? l’homme n’est-il pas induit aux délits et aux crimes par la femme qui est, elle-même, presque toujours perdue par sa semblable ? Elle est, en somme, le grand vase des iniquités et des crimes, le charnier des misères et des hontes, la véritable introductrice des ambassades déléguées dans nos âmes par tous les vices.

L’on peut ajouter encore, en demeurant dans le cercle tracé par les catholiques, que le Démon s’incarnait volontiers en elle et s’accouplait, sous cette forme, la nuit, avec les hommes. Il était alors le Succube ou l’Ephialte. M. Rops a donc