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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/105

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FÉLICIEN ROPS

Satyres et aux Faunes, qui, de l’avis de tous les docteurs en diabologie, les Lancre et les Bodin, les Sinistrari et les Del Rio, les Sprenger et les Gorres, n’étaient autres que des troupes de démons ou de malins esprits.

Tel, il l’assume dans ses Sataniques. Cette série, qui n’est pas achevée, renferme cinq planches traitées au vernis mou ; mais on peut y annexer, comme rentrant dans le même ordre d’idées, certaines des eaux-fortes qui illustrent les « Diaboliques » de Barbey d’Aurévilly, quelques autres qui servent de vestibules aux élucubrations de M. Péladan.

La première de ses Sataniques « Satan semant l’ivraie, » est ainsi conçue :

La nuit, au-dessus de Paris qui dort, un semeur immense emplit le ciel ; ses pieds, chargés de pesants sabots, posent sur les toits de la rive droite et sur le sommet des tours de Notre-Dame. Sous l’arche dessinée par ses maigres jambes, la Seine roule comme une eau de riz que glace la lune dont le disque semble excorié par la fumée des nues. D’un bras, Satan relève son tablier dans lequel des larves de femmes grouillent et, de l’autre, il fauche le firmament