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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/107

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FÉLICIEN ROPS

du sommet d’une tour, dont les jambes de squelette dressent une immense ogive au-dessus de la ville minuscule qui s’étale, diluée dans l’infini des nuits, est spécifié par un dessin ample et pourtant ramassé sur lui-même, concis et souple.

Comme idée, l’on peut rapprocher de cette estampe, celle intitulée : « Satan semant des monstres, » un Satan levant, dans la nuit, un bras, inondant, de l’autre, l’espace de sa semence.

La seconde Satanique « l’Enlèvement, » nous représente une sorcière, nue, emportée dans les airs sur un manche à balai que le Diable tient. Jetée à la renverse, sur son dos, elle franchit, culbutée, l’espace, jusqu’à ce qu’il la dépose en ces lieux solitaires où le sabbat bruit.

Et celle-là suscite de longues rêveries, évoque les monstrueux souvenirs que les démonographes ont notés.

On songe au départ pour le sabbat, aux pommades extraites des mandragores, des jusquiames, des sucs des solanées, dont les femmes s’enduisaient le corps ; on pense aux philtres dont elles s’enivraient, des philtres composés, d’après Del Rio, « de flux menstrual, de sperme,