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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/118

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CERTAINS

venger la Gorgone qui sourit de ses lèvres impassibles et de ses yeux blancs.

L’on peut remarquer encore l’eau-forte du « Dessous d’une partie de Wisth » avec sa figure maigre et élancée de femme, marchant sur un foetus, regardant fixement devant elle avec une tête aux tempes osseuses, aux yeux ronds et rentrés, une tête dont l’invisible bouche, barrée par dix doigts qui soulèvent un bâillon, imite la denture des cadavres, le rire affreux des morts.

Mais le « Sphynx, » qui devance le texte du livre et qui est l’une des pièces les plus lettrées de M. Rops, rentre plus spécialement dans la catégorie des planches symboliques dont je m’occupe. Celle-là s’ordonnance ainsi :

Sur un Sphynx allongé dans l’attitude hiératique précise, les seins rigides et durs, les pattes alignées en avant, les cuisses repliées, et la tête droite, la femme se glisse, nue, enlace le col de la bête, se hausse à son oreille et, tout bas, la supplie de lui révéler enfin le surnaturel secret des jouissances inrêvées et des péchés neufs. Vicieuse et câline, elle frotte ses chairs contre le granit du monstre, tente de le séduire,