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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/119

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FÉLICIEN ROPS

s’offre à lui comme à l’homme dont elle voudrait extirper l’argent, reste fille, même transportée dans cette scène hors du monde, même magnifiée par cette inquittable nudité de déesse ou d’Eve.

Tandis qu’elle presse, en chuchotant, le cou de l’immobile sphynx, Satan, en habit noir, le monocle à l’œil, assis entre les deux ailes qui se dressent, tels que des croissants évidés sur le dos du monstre, écoute, attentif, l’aveu du délirant espoir qui obsède cette âme sur laquelle son pouvoir est sûr.

Et cependant, il semble que lui-même ait besoin de sonder cet inscrutable puits dont il n’a pas encore reconnu le fond. Celui-là c’est le vrai Satan apprivoisé de cette fin de siècle, un gentleman, muet et propre, longanime et tenace ; il est imparfait, usé, vieux ; obligé maintenant de se rendre compte, il n’a plus la colossale allure de son âge mûr ; il doit écouter au dehors, n’entend plus au dedans, ne se sert plus peut-être, dans ses chasses aux âmes, que des facultés limitées de l’homme.

L’on pourrait adjoindre à ces séries de nombreuses planches, car cette oeuvre gravée sans