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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/147

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LE MONSTRE

dans la tombe figurée par sa coquille, désigne la Résurrection attendue des morts. Il ajoute encore que la grenouille spécifie l’avarice, la luxure, le diable, et que le poisson, grâce aux monogrammes mystiques de son nom grec, est Notre Seigneur Jésus même. Il hésite néanmoins pour d’autres bêtes, telles que l’aigle qui accompagne pourtant l’apôtre Jean et qui est notifié dans les Ecritures, tantôt comme le Christ, tantôt comme une bête immonde ; telles que le taureau qui passe, d’une part, pour incarner la furie des viols et, de l’autre, qui se confond avec le bœuf, devient la bête du travail et du sacrifice, finit par prêter, ainsi que le Bélier, son nom à Dieu.

Or, plusieurs de ces animaux perdent la qualité qui leur est propre, s’assemblent et se combinent en un seul, parmi les fantastiques statues qui cernent les tours de Notre-Dame ; en associant les symboles que chacun d’eux représente et en en ordonnant l’ensemble, l’on pourrait évidemment retrouver, pour quelques monstres, les acceptions qu’ils précisent, mais nous n’en demeurerions pas moins inaptes à relier la chaîne de ces vocables et à déchiffrer l’inexplicable texte.