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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/146

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CERTAINS

Malheureusement, si les vocables proférés par ces sculptures restent à peu près clairs, le sens des phrases qu’ils doivent figurer dans l’extraordinaire page écrite autour de Notre-Dame, demeure à jamais perdu.

Le symbolisme chrétien a, en effet, gardé la compréhension des mots imaginés par ces animaux de pierre. Il enseigne bien, en sus de l’idée connue que représentent le lion, le bœuf, l’aigle, les bêtes évangélistes dont les têtes servent à la confection du Tétramorphe, que le coq symbolise la hardiesse brutale et la vigilance, que le vautour, autrefois considéré par les Egyptiens comme l’emblème delà Maternité, signifie, dans la Bible, la cruelle rapacité du démon même. Il atteste bien que le pélican n’est autre que le Sauveur qui nourrit les petits de son sang et qu’il est en outre, au xiiie siècle, l’image de David méditant sur la Passion du Christ ; il attribue aussi au lièvre la prudence de l’âme que la tentation effare ; à l’éléphant, symbole du grand pécheur, l’orgueil énorme qui piétine tout. Il détermine enfin que le chat allégorise le pillage et l’astuce, que le lézard simule l’idolâtrie, que le limaçon, dont le corps sort et rentre