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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/19

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PUVIS DE CHAVANNE

petite toile « l'automne » ainsi figurée : une femme debout dans un bois cueille des grappes de raisins et les dépose dans une corbeille que lui tend une autre femme ; une troisième, assise, sourit et les regarde. Dans la maladive pâleur de ce tableau, une robe déroulait un lilas d’un ton charmant et une association de verts laiteux de feuilles et de blancheurs florales de chairs caressait l’œil irrité par les criardes mesquineries des œuvres qui l’entouraient.

Ces femmes, avec leurs poses élancées et leurs yeux bleus de poupées étonnées, paraissaient si bizarres, si vagues, au milieu de ce troupeau de femelles échappées des ateliers de ses confrères et réunies dans le parc des Champs-Elysées à sons de cornes !

Mais si M. Puvis de Chavanne a quelquefois exposé quelques toiles pas trop élimées, quelques charpies quasi fraîches, il ne faudrait cependant pas affirmer qu’il a apporté en art une nouvelle note.

Il a tenté, en 1887, un lourd effort qui résume son œuvre, alors qu’il exposa une grande machine destinée à l’amphithéâtre de la Sorbonne.