Aller au contenu

Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/310

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 298 —

combien je suis reconnaissant de tous les bons offices rendus par vous à mes élèves et amis. Mais, à côté de la gratitude que j’en ressens, j’ai la confiance de ne vous avoir présenté et recommandé que des hommes capables et bien méritants, Flandrin en tête. Je suis vraiment bien heureux de tout ce que vous me dites de lui.

Vous faites, à ce qu’il paraît, des merveilles à l’Hôtel-de-Ville. Après l’architecture viendra, je l’espère, le tour de la sculpture et de la peinture, de la fresque surtout. N’êtes-vous pas de mon avis ? Je compte sur vous pour qu’à mon retour je puisse, de nouveau, entendre au Conservatoire en partie carrée, avec Defresne, Paul Delaroche et vous, les symphonies du grand, du saisissant, de l’inimitable Beethoven.

À bientôt. Je vous embrasse. (Op. cit.)

J. Ingres.

À M. Gatteaux.
Rome, 25 août 1840.

… Enfin nous voici à votre tableau (l’Odalisque à l’Esclave). Il est bien vrai que je l’aurai, sans rémission, terminé pour la fin de ce mois ; et j’espère que je pourrai vous l’expédier par les soins de M. Duban qui débarque à Marseille. De là, une maison de commerce vous le fera tenir à votre adresse.

Mon Dieu, je n’ose vous parler de ce tableau ; car je ne sais, en vérité, ce que je fais. Toujours mécontent de moi, j’ai besoin que l’on soit content pour moi.

Vous ferez faire, je vous prie, un assez beau cadre, bien large et aussi baroque que possible (car c’est du turc), c’est-à-dire tout ce que vous trouverez d’ornements qui se rapprochent du style de ce pays, s’il y a moyen…