Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/93

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conséquent, défait aujourd’hui ce qu’il a fait hier. Mais le vulgaire des hommes croit que cette incertitude est preuve d’incapacité. Il faut donc parer le coup, et je compte sur toi pour cet important service. Ma faute la plus grave est de ne m’être décidé affatto qu’après ma lettre au Préfet et surtout de ne pas t’avoir prévenu plus tôt de ma décision.

Je crois donc, mon cher ami, ne pas te prier de peu de chose en te chargeant de voir le Préfet et de lui dire que ma résolution est parfaitement arrêtée. Tâche de lui faire adopter mes raisons. Je compte beaucoup sur ton éloquence et son bon esprit. Si vous aviez même à Montauban, dans les bibliothèques, estampes, peintures, medaglie, le portrait de ce roi et qu’on put m’en envoyer des calques ombrés, cela me serait d’un grand secours ; même son seul costume royal, avec sceptre et couronne ; fût-ce même ceux de son glorieux père. J’écris à Paris pour ce même objet. Dis-moi cependant si on n’en pourrait pas mieux faire prendre le soin à MM. les Députés qui sont sur les lieux et mont fait donner ce tableau. J’ai peur d’être mal servi. Sache avec le Préfet ce que l’on peut attendre de ma demande. Fais-lui bien valoir que je suis embarrassé, qu’une ville peut plus que moi et que l’on me doit aussi quelque chose. Tous ces matériaux se trouvent sûrement à la Bibliothèque Royale ; une empreinte, un profil du roi sur quelque belle grande médaille du temps, sa stature en grand costume, ces documents dessinés ou calqués avec soin, y compris les détails séparés des fleurs