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Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/263

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L’AÉROPLANE-FANTÔME

Avec une pointe d’inquiétude, Berski ajouta :

— La rue est peu fréquentée ; toutefois, tenez compte que ma maison est probablement surveillée. L’apparition de votre merveilleux appareil sera signalée…

— Non, murmura Tril.

Et le professeur regardant le gamin, celui-ci poursuivit :

— Non, non, monsieur le Professeur. S’il fallait entrer par les portes, ce ne serait pas la peine de se promener sur la route de l’azur. Vous verrez, vous verrez bien. Et les policiers eux, n’y verront que du feu.

Sur l’écran, à présent, se profilaient successivement la gare du chemin de fer, sise en dehors de la cité, puis la Berliner Thor (porte de Berlin) donnant accès dans l’agglomération.

Le professeur reconnaissait les larges voies de Saint-Martin et de Schulzen. À droite de cette dernière, se détachait la petite rue de Schstess.

Les constructions du Gymnase se montrèrent enfin, et tout auprès, Berski discerna la silhouette de sa demeure.

Il la désigna du doigt. Aussitôt le panorama s’immobilisa. Tous regardaient curieusement l’habitation modeste, étroite, avec deux fenêtres de façade seulement, une de ces maisons qui annoncent chez leur habitant des ressources limitées et le souci de la responsabilité.

Mais ce qui parut surtout attirer l’attention de Herr Listcheü, ce fut la toiture peu inclinée, au milieu de laquelle se découpait un grand vitrage semblable à ceux qui éclairent les ateliers des peintres. Il le montra à Berski.

— Facile à ouvrir ?

— Oui, une corde à l’intérieur. Une poignée à l’extérieur pour les réparations. Mon salon, mon cabinet de travail. La pièce où je me tiens toujours, car elle est assez grande, et, sa fenêtre regardant le ciel, je ne puis voir les soldats allemands passer dans la rue polonaise.

— Klausse, appela le doktor, paré à descendre.

— Vous accompagnez ce Monsieur ?

— Oui, s’il courait un danger quelconque, je le ramènerais avec moi.

Berski avait entendu. Il voulut protester, mais son interlocuteur l’interrompit net.

— Faire les choses à moitié, me semble pire que ne pas les faire du tout, monsieur le professeur. Vous me désobligeriez en insistant.

Cependant, Klausse avait soulevé une trappe ménagée dans le plancher ; le professeur constata avec étonnement que l’aéroplane était à double