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Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/332

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CHAPITRE II

AU SEUIL DE L’AU-DELÀ


Une vaste salle aux murs blanchis à la chaux ; à la fenêtre, des rideaux d’un rose passé, que relèvent des embrasses de cordelière rouge, et qui laissent à travers les vitres d’une transparence décelant la propreté du logis, apercevoir la cour de la ferme, avec son tas de fumier aux pailles jaunes, dressant sa masse au-dessus du trou maçonné, au fond duquel s’appuie sa base et s’amoncelle le purin qui fertilisera les terres.

Des poules, dindons, pintades, oies, canards, s’ébattent, caquettent, cancannent, emplissant l’air d’un bourdonnement de vie intense. Des bâtiments ceinturant la cour, des bêlements, des mugissements sortent parfois, trahissant la bergerie, les étables… ; puis c’est un cheval qui hennit du fond de son écurie.

Mais Danerik, le fermier de Weeneborg, ne parcourt pas, ainsi qu’à l’ordinaire, les dépendances de son exploitation.

Lui, qui ne vit que pour sa ferme, ses bêtes, sa terre, ne tourne pas la tête vers la fenêtre : Toute sa pensée est concentrée sur le grand lit de bois de frêne qu’entoure un groupe éploré.