Aller au contenu

Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/428

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
416
L’AÉROPLANE-FANTÔME

— Un billet !

Puis empoignant la corde un peu au-dessus de sa tête, il l’agite à plusieurs reprises. C’est un signal, car immédiatement le filin se tend, ramenant l’homme vers la voûte sombre du ciel.

Quelques instants après, François, car c’est François qui vient de prendre la communication du fidèle Tril, se retrouve à bord de l’aéroplane.

L’ampoule rouge a attiré ses regards. Elle n’avait pas d’autre but.

Édith, Suzan se pressent près de lui. Joé et Ketty se tiennent un peu en arrière. Mais leurs yeux luisants disent l’intérêt qu’ils apportent aux nouvelles arrivant de la terre.

Ainsi que l’avait promis l’ingénieur, l’engin, quittant ce soir-là, le campement abrité où, depuis deux jours, il se dissimulait, a parcouru le ciel en tous sens, jusqu’au moment où s’est montrée la lueur rouge qui devait indiquer la retraite de Von Karch et de ses captifs.

— Tril a écrit, dit François, et il lit :

« Agir vite. V. K. a l’intention de repartir par rivière souterraine demain dans la nuit. »

« prisonniers, ainsi que miss Margarèthe, tout au fond du Cenote. Un sentier difficile monte à la surface du sol. Trois groupes de bandits, échelonnés sur la pente, gardent nos amis.

« Agir vite, je le répète. Tiral et sa fille sont ici. Dévouement. Signé : Tril. »

François regarde les jeunes filles.

— Vous avez remarqué, Édith, Tril insiste sur la nécessité d’agir vite.

— Oui.

— Je n’avais pas prévu qu’on laisserait les prisonniers au fond de la cavité du Cenote. Bah ! nous pourrons parer à cela. D’abord nous devons les avertir. Attention ! Nous allons tâcher de reconnaître la conformation intérieure de ce maudit Cenote, de cette dépression qui se fait complice de notre ennemi.

Sur un signe, Klausse, toujours à la direction, actionne la mise en marche. L’engin glisse dans l’air sans bruit.

Il n’a pas le grondement dont les vitesses extrêmes ébranlent l’atmosphère. En cet instant, on ne cherche pas la rapidité, mais le silence. Ce qui importe, c’est ne pas éveiller l’attention de l’ennemi.

En bas, à la surface du sol, se découpe un ovale de ténèbres. L’aéroplane domine perpendiculairement le gouffre.

Alors, tous se penchent au-dessus du garde-fou. Tous sont armés de lunettes marines qu’ils braquent sur le Cenote.