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Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/441

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LE LIT DE DIAMANTS.

Et de cette partie invisible montaient les mugissements d’un torrent.

Au lieu du paisible fleuve traversant le Cenote d’Ah-Tun, l’étroite crevasse que dominait le jeune garçon devait receler une eau tumultueuse.

Ici, la descente continuait le long des parois de cet abîme bruyant. Une corniche enroulait sa spire autour de la cavité.

De toute évidence, elle avait été aménagée par les hommes, car une balustrade grossière façonnée de branches non écorcées la bordait ainsi qu’une rampe.

La corniche faisait parfois défaut. Des ponceaux de branchages, qui pliaient au passage de l’Américain, franchissaient ces solutions de continuité. Le gamin allait toujours. Tout à coup, le faisceau lumineux de la lanterne éclaire une chute d’eau que le sentier surplombait. Plus loin, le chemin s’enfonçait dans la masse rocheuse, semblant s’éloigner du torrent, pour déboucher à 30 mètres au delà sur une chaussée, au long de laquelle bouillonnait le courant rapide.

La chaussée s’arrêtait devant un mur perpendiculaire, formant l’un des côtés d’un étroit tunnel, dans lequel disparaissaient les ondes écumantes.

Tiral avait expliqué les difficultés sans nombre qu’il lui avait fallu vaincre pour arriver au gîte des diamants.

Parti de Progreso sur une légère pirogue démontable, l’ex-comptable, accompagné seulement de Liesel et de Brumsen, était parvenu au Cenote d’Ah-Tun.

Là, il avait procédé au démontage de l’embarcation. Chaque morceau en avait été hissé au sommet, transporté à travers le taillis, puis dans la cavité diamantifère.

Sur la plate-forme qu’atteignait alors Tril, la pirogue avait été remontée, et il avait fallu établir un appareil, tel que la barque pût descendre le courant jusqu’à la cachette des précieuses gemmes, et revenir à l’orée du tunnel.

Dans la muraille de la voûte absorbant l’eau torrentueuse, Tiral avait enfoncé des tiges de fer consolidées par des croisillons et des portants métalliques.

Entre ces tiges, tournait une poulie à tambour, sur laquelle s’enroulait une corde, dont les deux extrémités s’attachaient à l’arrière de la pirogue : l’une, retenue par un nœud à un anneau rivé dans le bois, l’autre par un crochet agrafant une boucle de fer disposée sur le tambour.

Voulait-on aller au trésor ? On s’embarquait, l’un des assistants demeurait auprès de la poulie tambour, la déclenchait, en réglant le mouvement