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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/237

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Fleck reprit sa lecture à haute voix :

« Batavia.

« Darnaïl prendra immédiatement le titre de fiancée de mon père. Elle fera tout ce que lui indiquera la grande maîtresse du pavillon des bayadères. Il y va de sa fortune et de son bonheur. J’écris ceci du Néderlandische hôtel, à Batavia, que je vais quitter pour me rendre à Manille. Je me cache sous le voile bleu des Américaines. Ce détail doit suffire à démontrer à ma jolie et fidèle Darnaïl l’utilité de l’obéissance et de la discrétion.

« Que les Esprits l’inspirent pour, me servir et devenir riche.

« Daalia. »

L’Allemand releva la tête. Comme si elle avait attendu ce moment, la danseuse murmura :

— J’oserai aussi recommander le silence au seigneur. Il ne voudrait pas ruiner qui l’a renseigné selon la vérité.

Fleck consentit du geste, puis il interrogea :

— Vous, qu’allez-vous faire ?

— Fermer le magasin et nous rendre au Kraton.

— Qu’appelez-vous Kraton ?

— Le palais de Sultan.

— Ah ! bon !

— Moi, Darnaïl, je m’enfermerai dans le pavillon des bayadères ; Negoro ira dans les bâtiments affectés aux gardes de l’Adiepatie.

— Parfait ! De la sorte, l’autre cousin ne pourra vous aborder.

— Cela lui sera impossible.

— Tout est donc pour le mieux. Madame Darnaïl, monsieur Negoro, au revoir.

Un quart d’heure plus tard, la voiture des voyageurs stoppait devant la façade du Mérapi Hôtel, vaste construction occupant tout un côté de la place des Feuilles d’Or, et qui a pris pour enseigne le Mérapi, volcan en activité, dont les habitants de Djokjokarta aperçoivent au loin la cime haute de plus de trois mille mètres, environnée, le jour, de fumée, et, la nuit, d’éclairs.

Deux chambres au premier donnant sur la place