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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/285

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science, les cultes catholique et musulman, produisit une détente immédiate.

Tous les assistants éclatèrent de rire.

On s’expliqua.

L’aventure était simple. Au sortir du Kraton, Niclauss et ses compagnons avaient eu la même idée qu’Albin : obtenir de Darnaïl la clef du mystère.

Sans doute, les Allemands eussent préféré ne pas mettre leurs rivaux dans la confidence, mais, vu les circonstances, ils firent à mauvaise fortune bon visage et l’interrogatoire fut repris.

Moitié par menaces, moitié par présents monnayés, on décida la bayadère à conter tout ce qu’elle savait.

Ainsi, les cousins ennemis apprirent :

Que Daalia devait actuellement être à Manille, où elle se préparait à jouer le rôle de la quatrième fiancée ;

Que la personne présentée aux jeunes gens Sous le nom de Darnaïl était une Anglaise, qui se trouvait mêlée à l’imbroglio sans le vouloir et sans savoir ni pourquoi, ni comment ;

Qu’actuellement, cette personne, jetée dans une voiture, attelée des meilleurs chevaux du Sultan, courait à toute bride vers Samarang, où Oraï l’embarquerait pour une destination non révélée, afin qu’elle ne pût jamais plus rencontrer Albin.

Après quoi, la gracieuse Malaise affirma, sous les plus terribles serments, qu’elle ne pouvait rien certifier de plus ; qu’à son avis, pourtant, la Pangherana Daalia imposait à ses cousins les épreuves de M’Prahu.

Et à leurs questions, elle répondit :

— C’est une tradition soumhadryenne. Une jeune fille désire prendre un époux. Afin de s’assurer qu’il fera son bonheur, elle lui fait subir les épreuves que, d’après la religion batta, M’Prahu soutint victorieusement, lorsqu’il choisit la compagne de son trône divin.

— Alors, le vainqueur épouserait Mlle Daalia ? s’écria Albin, transporté.

— Et les millions de sa dot ? acheva Niclauss, avec un mauvais regard ; à l’adresse de Lisbeth.

Fleck surprit le coup d’œil. Il eut un sourire narquois, mais ne prononça pas une parole.

Cependant, Darnaïl répondait :