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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/286

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— J’ignore ce que vous désirez apprendre. La Pangherana, vous le pensez bien, ne m’a pas confié ses intentions. Quelqu’un doit être au courant : c’est le compagnon des Anglaises.

— L’officier des douanes ?

— Déguisement ! Son nom est Oraï, et son titre vrai : sacrificateur des temples de M’Prahu.

— Où est-il ?

— Il se rend à Samarang. 

— Il faut le rejoindre à tout prix.

Un instant, Albin et Niclauss se mesurèrent du coin de l’œil. Puis, le Français se décida :

— Cousin, dit-il, nous sommes rivaux.

— Parfaitement.

— Engagés dans la même impasse, nous avons un égal désir d’en sortir.

— Sans doute !

— Notre intérêt commun veut que nous suspendions notre lutte, que nous fassions alliance pour contraindre Oraï à nous dire où l’on nous conduit.

— Sagement raisonné, intervint Fleck. Ce que Mlle Darnaïl vient de nous révéler modifie complètement la situation. Sommes-nous bernés ? Ne le sommes-nous pas ? Voilà ce qu’avant tout il importe de savoir. Donc, unissons-nous contre Oraï. Jetons-nous à sa poursuite, et la vérité une fois dégagée des ténèbres, nous reprendrons, s’il y a lieu, nos positions actuelles.

Ces paroles reçurent l’approbation générale, et tous quittèrent Darnaïl sans perdre une minute.

Il s’agissait de trouver un moyen de transport assez rapide pour rattraper les fugitifs malgré leur avance de près de deux heures.

Morlaix fit remarquer que le Résident hollandais possédait une automobile.

— Bravo ! s’écrièrent ses compagnons. Il faut qu’il nous la prête.

— Je m’en charge, déclara Albin.

Et hélant une voiture qui passait à vide, il y monta avec son fidèle Morlaix, en lançant au cocher cette adresse qui le fit s’incliner au point de heurter du nez la croupe de ses chevaux.

— Au Palais de la Résidence.

L’équipage partit à fond de train.

— Et nous ? murmura alors Niclauss.