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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/32

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se convulsèrent… Monsieur, ne pouvez-vous attendre que… votre client ait cessé d’être le mien.

– Non, mais…

– Songez au tort que me causera un tel scandale… ma maison, la première maison de Paris.

– Veuillez me laisser parler.

– C’est la ruine, monsieur !

– Eh ! fit rudement le commissaire, ce sera la ruine si vous vous obstinez à ne pas me permettre de placer un mot. Que diable, nous ne sommes pas des ogres, vous devriez le comprendre.

Et le gérant, exprimant par gestes qu’il serait muet comme un de ces turbots que le Richissime accommode si bien, le représentant de la loi reprit :

– Une voiture m’attend à la porte.

– Bien, monsieur le commissaire

– Nous y ferons monter la personne sans que les badauds y fassent attention. Mais pour cela, il faut que vous nous aidiez.

– Ah ! monsieur le commissaire, disposez de moi.

Le visiteur salua légèrement, puis d’une voix aimable :

– La… cliente, suivant votre heureuse expression, est une jeune fille du nom de Lisbeth Fleck, qui dîne présentement avec deux messieurs dans le cabinet n° 26.

– Ah ! fit seulement le gérant, abasourdi par cette information précise.

Son interlocuteur sourit modestement, et répondant à la pensée du digne homme :

– La police est très bien faite, déclara-t-il, quoi qu’en disent ceux qui craignent d’avoir maille à partir avec elle. Donc, je reviens à notre Lisbeth, il s’agit pour vous de l’amener ici sans qu’elle se doute de rien, et surtout sans que ses compagnons soupçonnent son aventure.

– Diable !

L’évocation du farouche citoyen des enfers indique généralement l’embarras. Dans l’espèce, elle ne dérogeait pas à la coutume.

Le gérant trouvait, à part lui, qu’on le chargeait d’une mission aussi difficile que désagréable.

Heureusement le commissaire vint à son secours.