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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/139

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Les négresses se déclarèrent prêtes à guider le blanc.

Elles reçurent avec des transports de joie quelques colifichets à bon marché, dont la mission avait une ample provision, et elles se retirèrent enchantées, suivies par Landeroin.

Tous trois sortirent du camp.

Les femmes noires n’avaient point trompé leur interlocuteur.

À onze cents mètres à peu près, celui-ci arriva dans un village composé d’une vingtaine de cabanes coquettement construites au milieu de grands arbres.

Il y fut reçu avec tous les honneurs usités en pays nègre.

Mais personne ne put lui dire ce qu’était devenu le griot.

Le sorcier-troubadour avait passé, la veille, tout le jour dans la localité.

Il avait charmé les habitants par ses chansons, vendu des grigris et des amulettes.

Le soir, il s’était enfermé dans une case mise à sa disposition par le chef. Au matin, on ne l’avait pas retrouvé.

Personne ne s’en était inquiété dans la population.

Les griots sont des êtres privilégiés auxquels on permet toutes les fantaisies.

Dépité, Landeroin interrogea le chef, les naturels qui avaient approché l’introuvable personnage.

Tous confirmèrent les dires des négresses qui l’avaient amené du camp. Mais aucun ne put lui en apprendre davantage.

De guerre lasse, l’interprète reprit le chemin du fort Desaix.

On l’y attendait avec impatience, et ce fut une désillusion pour tous, lorsqu’il leur avoua le résultat négatif de sa promenade. Les officiers entourèrent Marchand.

— Mon commandant, nous ne pouvons rester dans cette indécision. Il faut trouver quelque chose ?

— Mais quoi ?

— Envoyer une reconnaissance, s’écria le capitaine Baratier.

— Où cela, mon cher ami, puisque nous ne connaissons pas le point où se trouvent ceux dont la présence nous est signalée ?

Mais Baratier avait son idée.