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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/208

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Il dut l’avouer.

Aussitôt, l’Angleterre déclara qu’elle agirait seule. Elle arracha au Sultan l’autorisation de débarquer des troupes en Égypte.

Et quand elle l’eut obtenue, elle proclama que, forcée par les circonstances d’opérer seule dans la vallée nilotique, elle avait le devoir de prendre toutes mesures utiles pour assurer le ravitaillement et la relève de ses régiments.

La première de ces mesures fût l’occupation par l’amiral Seymour du canal de Suez, qui devint ainsi le canal anglais.

La farce était jouée, il n’y avait plus qu’à continuer.

C’est Arabi, le patriote, qui est fusillé par les soldats anglais.

C’est l’armée égyptienne qui est dissoute, puis reformée en bataillons indigènes avec cadres saxons.

Un instant la domination britannique fut mise en péril.

Les officiers égyptiens licenciés, les marabouts dépossédés par les missions évangéliques s’enfuirent en Nubie. Ils se répandirent dans cette immense région du Darfour, du Kordofan, trois fois plus vaste que la France.

Une formidable insurrection éclata.

Mohammed-Ahmed, fils d’un menuisier comme le commandant Marchand, se mit à la tête des insurgés, avec le titre de Mahdi ou Prophète.

Donc, en mai 1881, le Mahdi leva l’étendard de la révolte ; les Baggaras, peuplade située à l’ouest du Nil-Blanc, lui fournirent ses premières troupes.

Sa proclamation rallia presque tous les chefs de l’islamisme, sauf un cependant, Mohammed-Saleh, qui communiqua le factum au gouverneur du Soudan, Rouf-Pacha.

Les débuts ne furent pas heureux pour le Mahdi. Il subit plusieurs échecs, qui pourtant ne l’empêchèrent pas de marcher en avant, et en janvier 1883, il s’empara d’El-Obeid.

D’accord avec le Khédive, l’Angleterre résolut d’organiser une expédition importante.

On forma une armée composée ainsi :

8.000 hommes d’infanterie ;
8.130 hommes de cavalerie ;
8.006 batteries.