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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/209

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On leur adjoignit quelques centaines de bachibouzouks.

Le véritable chef de ces troupes fut le colonel Hicks, qui forma son état-major de 42 officiers européens. Les troupes anglo-égyptiennes furent d’abord dirigées sur Souakim, puis, le 13 février 1883, elles partirent pour Khartoum.

Le premier combat eut lieu à Assalia. Les insurgés qui barraient la route furent repoussés et cette victoire permit de traverser le Nil à Khartoum. Un peu en avant de cette dernière ville, le colonel Hicks établit son quartier général, à Ondourman.

Tout d’abord, il tenta de reprendre El-Obeid, position assez importante. Mais sa base d’opération était instable et peu sûre, et, le 3 novembre, il se laissa surprendre dans les défilés de Kashgil. Le combat dura trois jours (3, 4, 5 novembre) et fut acharné. Au fanatisme, les troupes anglaises opposèrent une fermeté impassible et se laissèrent massacrer, sauf un soldat, prussien d’origine, qui se sauva en désertant.

À peine cette nouvelle était-elle connue, qu’on enregistrait déjà un second désastre. Dans les gorges au sud de Souakim, le capitaine Moucrieff avait été anéanti par les montagnards soulevés, avec la troupe de 500 hommes qu’il commandait.

Dès lors les échecs, les massacres, les redditions se succèdent avec une rapidité effrayante.

Baker part de Souakim en janvier 1884, il est mis en déroute et sa colonne presque anéantie aux environs de Tokar, à El-Teb, le 4 février. Tokar se rendit et fut immédiatement occupée par les troupes mahdistes commandées par le beau-frère même du prophète : Osman-Digma.

L’émotion fut grande en Europe et surtout en Angleterre lorsqu’on connût cette série de désastres. L’armée du colonel Hicks avait été repoussée partout. De nombreux et importants détachements avaient été massacrés. Aucune ville du Soudan n’avait résisté au fanatisme des soldats du Mahdi.

Gordon, longtemps au service de la Chine et de l’Égypte, entra alors en scène ; il devait diriger l’évacuation du Soudan, mais il se jeta dans Khartoum. On sait comment il y soutint un siège héroïque et comment il y périt après avoir, selon sa propre expression, « fait de son mieux pour l’honneur de son pays ».

Le Soudan était définitivement perdu.

Cependant les Anglais étaient hantés du désir de relier