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Page:Ivoi - Millionnaire malgré lui.djvu/108

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MILLIONNAIRE MALGRÉ LUI.

Dodekhan interrompit sa besogne.

— Allons dîner. Il ne faut pas que l’on ait occasion d’entrer ici.

Il sortit, ferma soigneusement la porte, enfouit la clef dans sa poche et se rendit à la magnifique salle à manger-restaurant, dont les girandoles électriques flamboient sous les arcades de la rue de Rivoli.

Il dîna simplement au champagne frappé, puis la cigarette aux lèvres, il fit une promenade jusqu’au rond-point des Champs-Élysées.

Vers huit heures, il réintégrait son domicile, temporaire, annonçant que, fatigué du voyage, il s’allait coucher et désirait n’être pas dérangé jusqu’au lendemain.

Derechef il s’enferma.

Une fois seul, il reprit son travail. En arrière des appareils mystérieux, il appliqua au mur des plaques métalliques, sorte de miroirs brunis, les relia par des fils aux microphones.

— C’est fini, dit-il enfin.

La pendule marquait neuf heures.

— Oh ! poursuivit-il, Topee et sa fille sont sûrement dehors… des milliardaires à Paris ne passent aucune soirée chez eux… Donc nous observerons demain. Pour ce soir, assurons-nous seulement que tout fonctionne bien.

Il passa dans sa chambre et actionna le mouvement.

Le microphone ne lui apporta aucun bruit, mais sur la plaque brunie se dessina soudain la pièce située au-dessous.

Sans peine, Dodekhan discerna à qui elle devait servir d’habitation. Des vêtements jetés sur un fauteuil, une boîte de rasoirs, le démontraient surabondamment.

— La chambre de M. Topee, murmura l’observateur… Allons, mon microphone téléphotique[1] fonctionne normalement.

Sur ce, il gagna son « salon » et procéda de même.

Sur la plaque apparut le salon du premier étage. Seulement sur le panneau se montra aussi la silhouette d’une femme.

— Tiens ! reprit Dodekhan. Qui est celle-ci ? Grande, brune, une beauté sévère… ; ce n’est point la blonde et rieuse Laura…, mais qui donc alors ?

Comme pour répondre à la question, un second  personnage parut sur l’écran.

C’était un des garçons de l’hôtel portant des lettres, des journaux, et le microphone apporta aux oreilles du Turkmène les phrases suivantes :

  1. Le téléphote est l’appareil qui transmet les images à distance, comme le téléphone transmet le son.